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Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie

et des sociétés secrètes anciennes et modernes
François-Timoléon Bègue-Clavel
© France-Spiritualités™






PREMIÈRE PARTIE
Chapitre Premier


Les confréries maçonniques en Angleterre – Leurs statuts sous Athelstan et sous Edouard III
Poème maçonnique anglo-saxon – Edit du parlement contre les maçons, pendant la minorité d'Henri VI
La reine Elisabeth – La confrérie maçonnique en Ecosse
Etat de la société dans la Grande-Bretagne, au XVIIème siècle
Importante décision de la loge de Saint-Paul à Londres, en 1703
Dernière transformation de la société maçonnique

ORIGINE DE LA FRANC-MAÇONNERIE : Enseignement secret des sciences et des arts en Egypte. – Corporation d'architectes sacrés de ce pays. – Les ouvriers dionysiens de la Grèce, de la Syrie, de la Perse et de l'Inde. Les Maçons juifs et tyriens. – Le temple de Salomon. – Les Khasidéens et les Esséniens. – Particularité remarquable. – Les collèges d'architectes romains. – Les corporations franches d'ouvriers constructeurs du moyen-âge, en Italie, en Allemagne, etc. – Les frères pontifes. – Les templiers. – La société de la truelle à Florence. – Extinction des associations de maçons sur le continent. – Les compagnons du devoir. – Les confréries maçonniques en Angleterre. – Leurs statuts sous Athelstan et sous Edouard III. – Poème maçonnique anglo-saxon. – Edit du parlement contre les maçons, pendant la minorité d'Henri VI. – La reine Elisabeth. – La confrérie maçonnique en Ecosse. – Etat de la société dans la Grande-Bretagne, au XVIIème siècle. – Importante décision de la loge de Saint-Paul à Londres, en 1703. – Dernière transformation de la société maçonnique.


      Sous la domination des Romains, l'île de Bretagne possédait un grand nombre de collèges d'architectes, les uns établis dans les villes, les autres attachés aux légions. Ces collèges cessèrent d'exister pour la plupart à l'époque des guerres des Pictes, des Scots et des Saxons. Ceux-ci, ayant triomphé de leurs ennemis et affermi leur autorité, s'attachèrent à relever les monuments qui avaient été détruits et à reconstituer les collèges. A cet effet, ils appelèrent en Angleterre plusieurs des corporations d'architectes que renfermaient la France, l'Italie, l'Espagne et l'Empire d'Orient (32). Mais les invasions sans cesse renouvelées des Danois et les ravages que commettaient ces barbares s'opposèrent au succès de leurs tentatives. Les constructions commencées furent abandonnées, et les architectes étrangers se retirèrent du pays.

      Un document du règne d'Edouard III fournit de précieux renseignements sur l'histoire des sociétés maçonniques en Angleterre, au Xème siècle. On y lit qu'Athelstan, petit-fils d'Alfred-le-Grand, mettant à profit les loisirs de la paix, fit bâtir plusieurs grands édifices et accorda une protection spéciale à la confrérie des maçons. Il appela en Angleterre plusieurs membres des corporations de France, et les institua surveillants des travaux de construction. Il les chargea en outre de recueillir les statuts, règlements et obligations qui gouvernaient les collèges romains et étaient restés en vigueur parmi les associations maçonniques du continent, à l'effet d'en former un corps de lois pour les maçons de l'Angleterre. Cet important travail eut lieu dans une assemblée générale de la confraternité qui se tint à York au mois de juin 926, et que présida, en qualité de grand-maître, Edwin, le plus jeune des fils du roi, précédemment initié dans la maçonnerie.

      A partir de ce moment, la confrérie eut en Angleterre, sous le nom de Grande-Loge, un gouvernement régulier, dont le chef-lieu fut établi à York, et qui, dans ses réunions annuelles, statuait sur tout ce qui intéressait la société. Le nombre des maçons s'accrut, les loges se multiplièrent (33), et le pays s'enrichit d'une foule d'églises , de monastères et d'autres vastes édifices.

      Sous les règnes qui suivirent celui d'Athelstan, la confraternité fut également encouragée et soutenue. Des personnages du plus haut rang, des prélats, des princes, et même des rois, s'y firent agréger, et la plupart d'entre eux figurent dans la liste des grands-maîtres. On voit, en 1155, les loges administrées par l'ordre du Temple, qui en conserva la direction jusqu'en l'année 1199. Trois siècles plus tard, c'est l'ordre de Malte qui se place à la tête de la confrérie, et qui lui rend l'éclat qu'elle avait perdu pendant les sanglants démêlés des maisons d'York et de Lancastre. En 1492, elle se soustrait au patronage de ces chevaliers, et élit pour grand-maître John Islip, abbé de Westminster. Dès lors, et jusque dans les derniers temps, elle est tour à tour gouvernée par des lords, des évêques et des architectes fameux, tels qu'Inigo Jones et Christophe Wren.

      Les statuts du règne d'Athelstan furent soumis à une révision sous Edouard III, en l'an 1350, comme on en trouve la preuve dans un monument de cette époque, sorte d'annexe aux statuts révisés, où déjà l'on voit percer les qualifications et les formes que relatent plus explicitement les documents postérieurs (34). Le texte des statuts auxquels se réfère cette pièce paraît avoir été détruit avec d'autres manuscrits, en 1720, par des motifs qui n'ont jamais été bien connus. bais cette perte est réparée jusqu'à certain point par la découverte récente d'un poème anglo-saxon du XIVème siècle sur les règlements à l'usage de la congrégation des maçons anglais. Selon toute apparence, l'auteur de ce poème y a mis en vers les statuts de 1350, afin de les fixer plus aisément dans la mémoire des ouvriers auxquels ils étaient destinés. Ce qu'on y lit de l'organisation de la confraternité des maçons, des règles auxquelles elle était soumise à cette époque reculée a un rapport frappant avec ce que disent les Constitutions imprimées en 1723, par ordre de la Grande-Loge de Londres (35).

      La société des maçons ne fut pas toujours protégée en Angleterre, comme elle l'avait été sous Athelstan et sous Edouard III. Soit que l'esprit indépendant qu'elle manifestait portât ombrage au gouvernement, soit que le clergé s'inquiétât de l'indifférence qu'elle affectait en matières d'hérésies, étant elle-même composée de membres de toutes les communions chrétiennes ; soit qu'effectivement, à la suite de quelqu'une de ses assemblées, elle se fût rendue coupable, comme on l'en accusait, d'actes d'insubordination et de rébellion, un édit fut porté contre elle, en 1425, par le parlement, à l'instigation de l'évêque de Winchester, tuteur de Henry VI, alors mineur. Ce bill interdisait les chapitres et congrégations des maçons, et punissait les contrevenants par la prison et par une amende ou rançon, suivant le bon plaisir du roi (36).

      Il ne paraît pas cependant que cette loi ait jamais été mise à exécution. On voit, en effet, dans le registre latin de William Mollart, prieur de Cantorbéry (37), qu'en l'année 1429, le roi Henri étant encore mineur, une loge fut tenue à Cantorbéry, sous le patronage de l'archevêque Henry Chicheley, à laquelle assistaient Thomas Stapylton, maître (vénérable) ; John Morris, custos de la lodge lathomorum, ou surveillant de la loge des maçons ; et quinze compagnons et trois apprentis dont les noms sont rapportés.

      Le 27 décembre 1561, la confraternité tenait son assemblée annuelle à York, sous la présidence de Thomas Sackville, grand-maître, lorsqu'au milieu des délibérations, on apprit que la reine Elisabeth, trompée sur l'objet de la réunion, envoyait des hommes d'armes pour la dissoudre. Le grandmaître et ses surveillants se portèrent aussitôt à la rencontre du détachement, et parvinrent à décider les officiers qui le commandaient à suspendre l'exécution de leurs ordres, jusqu'à ce qu'ils eussent vérifié par eux-mêmes si l'assemblée était aussi criminelle que la reine le supposait (38). Introduits, en effet, dans la loge, ils y furent, de leur consentement, soumis aux épreuves et initiés aux mystères de la maçonnerie. Ils assistèrent ensuite aux délibérations de la Grande-Loge, qui avaient été reprises après leur réception. Parfaitement édifiés alors sur ce qui se passait dans ces réunions, ils se hâtèrent d'en aller instruire la reine ; et leur enthousiasme s'exprima en termes si favorables et si chaleureux que non seulement Elisabeth renonça à persécuter les maçons, mais encore qu'elle les prit dès ce moment sous sa protection spéciale. On voit effectivement que, l'année suivante, cinquième du règne de cette princesse, elle rendit un statut qui abrogeait implicitement l'édit de 1425.

      La confraternité des maçons était organisée en Ecosse de la même manière qu'en Allemagne et en Angleterre. On la voit, dès 1150, former un établissement dans le village de Kilwinning, et, peu après, sur divers autres points du pays. La loge la Chapelle de Marie, à Edimbourg, possède un vieux registre où sont relatés, à partir de 1398, les élections de ses maîtres, de ses surveillants et de ses autres officiers. Dans les premières années du XVème siècle, les frères avaient le droit d'élire leur grand-maître, à la charge néanmoins de le choisir parmi les nobles ou les prêtres, et de soumettre cette élection à la sanction royale. Le grand-maître élu était autorisé à lever un impôt de quatre livres, monnaie d'Ecosse, sur chaque maçon, et à percevoir un droit pour la réception des nouveaux membres. Le grand-maître avait une juridiction qui s'étendait sur tous les frères ; il nommait, dans les comtés, des substituts, qui jugeaient en son nom les causes de peu d'importance. En 1437, Jacques II retira aux maçons l'élection du grand-maître. Il conféra cette charge à William Saint-Clair, baron de Rosslyn, et à ses héritiers en ligne directe. Vers 1650, les maçons d'Ecosse confirmèrent l'hérédité de la grande-maîtrise dans la famille des Rosslyn, par deux actes successifs, rapportés dans le manuscrit de Hay, qui se trouve dans la bibliothèque des avocats, à Edimbourg. En Ecosse, la confrérie ne brilla pas d'un éclat aussi vif qu'en Angleterre ; mais elle y éleva un grand nombre d'églises et de monastères, dont les ruines, encore debout, témoignent de sa haute habileté en architecture.

      Au commencement du XVIIème siècle, on retrouve, dans la Grande-Bretagne, la société maçonnique avec son caractère et son objet primitifs. Elle se composait, alors comme antérieurement, d'ouvriers constructeurs, liés entre eux par un mystère, et entreprenant en commun l'érection des édifices publics. Ses membres avaient un pouvoir discrétionnaire pour se former en loges dans le voisinage de tout édifice en voie de construction, avec l'approbation du maître de l'œuvre, pour travailler à quelque degré et en quelque nombre que ce fût, et aussi souvent qu'ils le jugeaient convenable. On n'avait pas encore eu l'idée d'investir des vénérables et des surveillants de loges, assemblés en grande-loge, et le grand-maître lui-même, du droit de délivrer des patentes constitutionnelles à des agrégations spéciales de frères, qui les autorisassent à se réunir en certains lieux et à des conditions déterminées ; aucune autre restriction ne gênait la liberté de la confrérie. Les frères n'étaient soumis individuellement qu'à l'exécution de règlements délibérés, sur des objets d'intérêt commun ou de discipline intérieure, par la confraternité réunie en assemblée générale, une ou deux fois par an, et l'autorité du grand-maître ne s'étendait jamais au delà des portes de la salle d'assemblée. Chaque loge était sous la direction d'un maître, ou vénérable, choisi pour la circonstance, et dont le pouvoir cessait avec la séance dans laquelle on le lui avait conféré. Quand une loge était établie dans un lieu et pour un temps déterminé, une attestation des frères présents, inscrite dans le registre des travaux, était, à leurs yeux, une preuve suffisante de la régulière constitution de l'atelier.

      Bien que tous les membres de l'association fussent maçons de pratique (operative masons), ils initiaient pourtant à leurs mystères des hommes de diverses professions, dont la communauté pouvait attendre quelque utilité ou quelque relief. C'est ainsi, par exemple, qu'en 1641, la loge la Chapelle de Marie, d'Edimbourg, initia Robert Moray, quartier-maître général de l'armée d'Ecosse, et que le savant antiquaire Elie Ashmole et le colonel Mainwaring, de Kerthingham, furent admis dans la société, en 1646, à Warington, dans le comté de Lancastre. C'est ainsi encore que, le 11 mars 1682, le chevalier William Wilson et d'autres personnes de distinction furent reçus à Londres par la Compagnie des maçons, et assistèrent au banquet qui termina la séance. Le titre de maçon que recevaient les personnes étrangères au métier était tout honorifique, et ne leur donnait aucun droit aux privilèges dont jouissaient les véritables ouvriers. On les désignait particulièrement sous le nom d'accepted masons, de maçons acceptés, agrégés.

      Les troubles qui désolèrent l'Angleterre à la fin du règne de Charles Ier et pendant les temps qui suivirent firent un tort considérable à la confraternité. Les accepted masons qui appartenaient au parti royaliste essayèrent de pousser la confrérie à se mêler d'intrigues politiques et à contribuer à la restauration de la monarchie des Stuarts. Mais, bien que Charles II, qui avait été reçu maçon dans son exil, ait, en remontant sur le trône, accordé une protection spéciale à la société, rien ne prouve cependant qu'il en eût reçu une aide bien efficace pour ressaisir le pouvoir souverain. Il est plutôt probable que les menées de ses partisans éloignèrent des assemblées les maçons paisibles et sensés ; car, à partir de ce moment et malgré le zèle que déploya le grand-maître Christophe Wren pendant de longues années, le nombre des loges alla toujours en diminuant, et le peu qui restèrent étaient presque désertes en 1703.

      En cette année, la loge de Saint-Paul, à Londres (aujourd'hui l'Antiquité, n° 2), prit une décision qui changea entièrement la face de la confrérie ; elle arrêta : « Les privilèges de la maçonnerie ne seront plus désormais le partage exclusif des maçons constructeurs ; des hommes de différentes professions seront appelés à en jouir, pourvu qu'ils soient régulièrement approuvés et initiés dans l'ordre (39). » Cette innovation, qui peut-être n'avait pour but que d'augmenter le nombre toujours décroissant des membres de la confraternité, pour aider plus tard à lui rendre son importance et son activité premières, eut des conséquences que ses auteurs étaient loin de prévoir. Il y avait dans les doctrines de la maçonnerie un principe civilisateur qui ne demandait qu'à se développer ; et lorsque les entraves qui le contenaient et l'étouffaient dans les bornes étroites d'une association mécanique eurent été brisées, il s'abandonna à toute sa puissance d'expansion, pénétra en un instant dans les entrailles du corps social, et l'anima d'une vie nouvelle.

      C'est donc de cette décision de la loge de Saint-Paul qu'il faut dater l'ère de la franc-maçonnerie moderne, ou plutôt de la phase actuelle de la franc-maçonnerie ; car nous croyons avoir prouvé que cette société remonte aux premiers âges du monde ; qu'elle est aujourd'hui ce qu'elle était autrefois, et qu'elle n'a fait que renoncer à l'objet matériel de son institution : la construction des édifices religieux et d'utilité générale.


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(32)  Il y avait encore dans ce temps-là, notamment en Syrie et en Perse, une multitude d'agrégations de constructeurs qui descendaient probablement des anciens dionysiastes. On voit effectivement Tamerlan tirer de ces pays les ouvriers qui bâtirent ses magnifiques palais et particulièrement celui de Samarcande, le plus vaste et le plus somptueux de tous. Les Maures d'Espagne durent également la construction des beaux monuments qu'ils ont laissés au concours des sociétés architectoniques syriennes et persanes. L'église du Temple, dans Fleet-Street, à Londres, fut construite au XIIème siècle par une confrérie architectonique chrétienne, qui était venue de la Terre-Sainte peu de temps auparavant.

(33)  Les différentes loges de Londres se formèrent en compagnie, ou corporation locale, au commencement du XVème siècle ; et elles furent classées, à ce titre, sous le n° 30 des associations de la même nature existant à Londres. En 1417, cette compagnie reçut des armoiries du roi d'armes Hankstow.

(34)  Voici notamment ce qu'on lit en tête de cette pièce : « Sous le règne glorieux d'Edouard III, les loges étant nombreuses et fréquentes, le grand-maître avec ses surveillants, et du consentement des lords du royaume, arrête et ordonne qu'à l'avenir au faire (making), ou à l'admission d'un frère, la constitution et les vieilles instructions (the anciens charges) lui seront lues par le maître ou par les surveillants de la loge, etc.

(35)  Le poème dont nous parlons a été publié en 1840, par M. James Orchard Halliwell, membre des sociétés des antiquaires de Londres, de Paris, d'Edimbourg, de Copenhague, d'Oxford, etc., sous ce titre : The early History of Freemasonry in England (La plus ancienne histoire, ou le plus ancien monument historique de la franc-maçonnerie en Angleterre).
      Le manuscrit est tracé sur vélin, dans le format in-12 ; il fait partie de l'ancienne bibliothèque royale du Musée britannique, et est coté : Bib. reg. 17. A. I. ff 32. Il appartenait dans l'origine à Charles Theyer, collecteur fameux du XVIIème siècle, et il porte le n° 146 de sa collection, qui est rapportée dans le catalogus manuscriptorum Angliæ, de Bernard, p. 200, col. 2.
      Ce poème, composé de 794 vers, qui s'accouplent deux par deux, en rimes plates, prouve que les mystères de la confraternité étaient pratiqués en Angleterre au XIVème siècle ; et il paraît par le vers 143 que l'auteur, qui était probablement un prêtre, avait eu connaissance de divers documents relatifs à l'histoire de la société.
      Dans ses notes sur ce poème, M. Halliwell cite un acte de 1506, dans lequel la qualité de francs-maçons (freemasons) est donnée à deux personnes, John Hylmer et William Vertue, qu'on engage pour réparer la toiture du collège royal de Notre-Dame et Saint-George dans le château de Windsor.

(36)  On a prétendu que, plus tard, en 1434, Henry VI se fit recevoir maçon, et qu'il révoqua cet édit. Pour prouver l'initiation de Henry, on s'est étayé d'une sorte d'interrogatoire que ce prince fait subir à un maçon, touchant les secrets et les principes de la confrérie. Ce serait, dit-on, John Locke qui, en 1696, aurait découvert dans la bibliothèque bodléenne le manuscrit où cet interrogatoire est consigné. John Leyland, fameux antiquaire, l'aurait tracé, d'après une pièce écrite de la propre main de Henry VI, sur l'ordre que lui en aurait donné le roi Henry VIII. Mais, il faut le dire, cette pièce, qui, fût-elle vraie, ne ferait qu'établir surabondamment l'ancienneté de la société maçonnique, ne présente d'ailleurs aucun caractère d'authenticité. Elle fut publiée pour la première fois en Allemagne vers le milieu du siècle passé, et ce n'est que depuis 1772 qu'elle figure dans les Œuvres de Loke. Au reste, M. Orchard Halliwell l'a vainement cherchée sur les rayons et même dans les catalogues de la bibliothèque bodléenne.

(37)  Ce registre a pour titre : Liberatio generalis Domine Gulielmi, prioris ecclesiæ Christi Cantuariensis, erga Festum Natalis Domini 1429. Le passage cité occupe la page 89.

(38)  Voyez planche n°7.

(39)  The privileges of masonry schall no longer be restricted to operative masons, but extend to men of various professions, provided they are regularly approved and initiated into the order. (Preston, Illustrations of Masonry.)
      Voir, pour ce qui est relatif à l'histoire de la maçonnerie en Angleterre et en Ecosse, Anderson, the Constitutions of the ancient and honourable Fraternity, etc. ; Lawrie, History of Freemasonry ; Smith, the Use and Abuse of Freemasonry ; Dermott, the Ahiman Rezon ; Preston, Illustrations of Masonry ; J. Hardie, the new Freemason's Monitor ; Elias Ashmole's Diary ; J. Orchard Halliwell, The early History, etc. : Coke, Institutes, III ; Thory, Acta latomorum, I ; the Freemason's Guide ; Robison, Proofs of a Conspiracy, etc.




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